Pour terminer cette année en beauté, je me suis dit qu’un peu de rire ne ferait pas de mal, histoire de commencer 2020 de bon pied.

Nous allons commencer par des détournements de vocabulaire que vous avez dû entendre lors de vos différents rendez-vous...

 Si on vous demande : « combien de mictions par jours ? », il faut traduire : « combien de fois faites-vous pipi ? »

De même, « vous exonérez combien de fois par semaine ? », il faut alors compter le nombre de selles ou de cacas.

Donc, on ne dira plus :

• « Tu me fais c.... » mais, « Tu me fais exonérer ».
• « Une blague à se pisser dessus » se traduira par un : « J’ai ri à faire ma miction par terre ».
• « Une diarrhée verbale » deviendra : « Il me parle en Bristol 6 ».
• On ne dira plus « Frigide », mais « Paresthésiée du périnée ».
• Quant à « Péter » ou « Lâcher des gaz » .... « J’ai eu un soufflet anal ».

En ces temps de réunions de famille, il sera donc de bon ton de changer de niveau de langage alors même que notre conversation restera au niveau du pipi caca. Tout cela ne sert pas uniquement à vous détendre les zygomatiques mais aussi à mesurer la différence de vocabulaire et donc de risque d’incompréhension. Pour gagner du temps, lors des consultations et être bien comprise et efficace dans mes explications, j’imprime un dessin de femme de face et de dos de manière à pouvoir colorier les zones dont je ne connais pas les noms scientifiques et signaler par une croix ou tout autre marque de manière à être explicite. J’ai aussi un carnet où je note toutes les questions que je veux poser le jour de la consultation et surtout, il me sert à noter la réponse, car dans le stress de la consultation, on oublie ce que l’on a entendu et tant attendu : une réponse. Ça peut être aussi un calendrier où chaque jour je compile le niveau de douleur ou les mictions. Bref, tout cela permet de résumer la chronologie des événements entre deux rendez-vous afin de faciliter la communication entre moi et les médecins.

Dans la série « j’ai envie de vous détendre », voici quelques anecdotes qui me sont réellement arrivées...

Pendant un examen, l’infirmier me regarde compatissant et me dit : « si vous avez des gaz, surtout ne vous gênez pas… » Là, je deviens rouge pivoine, je n’avais jamais pensé que cela pouvait arriver dans cette situation. Me voilà toute crispée jusqu’à la fin de l’examen en pensant à cette éventualité !

Plusieurs fois, dans diverses circonstances, mon cerveau s’est mis à dérailler, à cause de la douleur, des médicaments... Une fois, en rentrant de la pharmacie (ma sortie mensuelle), je fais un malaise en sortant de la voiture sur le parking de ma maison. Voulant éviter la chute, je m’accroche à mon sac à main qui me suit sur le bitume. J’essaie de rentrer à 4 pattes... ma voisine, et néanmoins copine, me ramasse et m’étend sur mon lit. Elle me tend un sucre et me dit : « croque là », je lui réponds gentiment que je ne trouve plus mes dents !

À l’hôpital, jour de douche...pas très solide sur mes jambes, après la stomie, j’ai enfin droit à une douche toute seule. Je repère les lieux : la sonnette a un grand fil rouge ! Et là, le malaise pointe son nez. Je m’accroche à mon peignoir et au fil rouge... Les secours arrivent et me demandent : « Qu’est-ce que vous faites là ? »

- Ben ma douche !

- Nous allons vous ramener dans votre chambre.

- Non !!! Et je m’entends dire : « Je n’ai pas ma culotte » et « Prenez mon gel douche ! »

L’instinct de propriété doit être très fort chez moi car il va de pair avec ma pudeur !!!

Mon fils de 9 ans à l’époque des faits me dit en découvrant mes sondes : « Tu te mets à la cigarette électronique maintenant ? »

Un de mes médecins préférés termine mon auscultation, retourne à son bureau et me dit : « pour le jour de l’opération, vous me faites la même épilation ! » Un jour de manométrie anorectale (tout est dans le terme...), l’infirmière s’approche de moi, soulève ma serviette, prend un air dégoûté et m’assène : « Qu’est-ce que c’est que ça ?! » Depuis, je suis très complexée par mon anus puisqu’il a l’air d’être l’un des plus moche qu’elle n’ait jamais vu au cours de sa carrière ! J’ai pris le parti d’en rire car comme disait Pierre Desproges « L‘humour est la politesse du désespoir ».

Je vais donc vous souhaiter un très joyeux Noël et surtout une belle année 2020. Faite de douceur, de rires, d’amour et de joie .... Prenez-soin de vous !

STO 1000 & 1 HISTOIRES by Soizick